Prosper Wanner diagnostics#2 : Refuges d’Art, une œuvre d’art contemporain essence de développement durable

Second portrait réalisé dans le cadre des 3 diagnostics de coopérations patrimoniales innovantes pour le compte de l’AGCCPF PACA.

Nous voulons dépasser les découpes disciplinaires et la décontextualisation des objets qui sont encore trop dominantes dans l’exercice des métiers patrimoniaux et l’élaboration des collections. Extrait Charte du patrimoine commun méditerranéen. AGCCPF PACA 2000.

Préambule

Le musée Gassendi, situé à Digne-les-Bains, a intégré dans ses collections les œuvres d’art contemporain « Refuges d’art » situées dans la réserve géologique de Haute Provence[1]. « Refuges d’Art » est un ensemble de bâtis – bergerie, corps de ferme, chapelle – dont la restauration intègre une création de l’artiste Andy Goldsworthy.

L’installation de ces œuvres hors les murs du musée, leur fréquentation déjà effective, l’intérêt croissant du public et le potentiel de développement économique qu’elles représentent, obligent le musée à qualifier leur accessibilité afin de maintenir l’esprit du projet.

Jean Pierre Brovelli, guide de randonnée et partenaire du projet, qui accompagne ceux qui souhaitent relier à pied les différents lieux de « Refuges d’Art ». Les coopérations « public privé » caractérise ce processus.  La première a été celle développée entre le musée et la réserve de haute Provence (association Loi 1901).

Le diagnostic propose de situer cette coopération entre Jean Pierre Brovelli et le musée, d’en comprendre les raisons et de mesurer les premiers résultats obtenus.

Pour pouvoir mesurer et comparer l’impact de ces coopérations public privé, il est essentiel d’utiliser un système d’indicateurs commun.  Le diagnostic fait référence avant tout aux nouveaux indicateurs de performance de l’Etat vis à vis du contribuable, de l’usager et du citoyen utilisés dans la cadre de la loi organique relative aux lois de finances du premier août 2001 – la LOLF. Il propose de répondre aux questions suivantes :

Quelles sont les raisons qui ont motivé cette coopération ? Dans un contexte de maîtrise de la dépense publique, contribue-t-elle à qualifier l’accessibilité d’œuvres en accès libre? Est-elle performante pour le musée ? Pour Jean-Pierre Brovelli ? Contribue-t-elle au développement économique de ce territoire alpin ? L’inscrit elle dans le développement durable ?

Dénomination Musée Gassendi Jean-Pierre Brovelli
Statut Musée de France Entreprise individuelle
Localisation Digne-les-Bains Seyne-Les-Alpes
Statut personne rencontrée Conservateur Indépendant
Nombre de salariés 10 0
Nombre visiteurs 2007 10.000 NC
Ressources 2007 1,4 million d’euros NC

Expo virtuelle

En 2007, l’association des conservateurs des collections publiques de France section PACA (AGCCPF PACA) a lancé une invitation internationale à de jeunes graphistes sortis d’écoles ou en cours de formations pour dialoguer sur l’actualité des enjeux de leurs métiers. Conservateurs et graphistes recherchent ensembles les formes les plus aptes aux nouvelles formes de coopérations indispensables dans l’espace symbolique aujourd’hui. L’invitée de l’expo virtuelle 2007 était Marion Arnoux. Elle vient de sortir de l’école de design de Saint-Etienne et participe à la structure expérimentale Laboratoire IRB, sous la responsabilité de Denis Coueignoux et Ruedi Baur. Le projet résulte d’une collaboration avec Mathieu Ehrsam, Designer multimédia pour aboutir à une interprétation graphique de portraits consacrés aux professionnels du monde économique qui cherchent avec les conservateurs des solutions durables dans la vie des objets de collections publiques qui leur sont confiées.

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Monsieur Brovelli est accompagnateur de randonnée en moyenne montagne, basée à Seyne-Les-Alpes dans les Alpes de Haute Provence. Il est devenu accompagnateur en montagne après avoir exercé d’autres activités professionnelles notamment dans la culture au Conseil général. Situé sur le « créneau » des randonnées alliant culture et nature, il cherche à concilier ses intérêts pour la culture, la nature et l’itinérance . Il propose depuis 2004 des séjours allant du week end à la semaine tout compris. Positionné sur « l’Art de marcher », ses séjours « Refuges d’Art » représentent une part importante de son activité. La préparation de ce parcours comme itinéraire de randonnée a demandé un travail de repérage conséquent. Investissement indispensable pour identifier les possibilités de ravitaillement, repérer les refuges possibles en cas d’intempérie et évaluer au mieux le niveau de difficulté.

Comment rendre visible ce positionnement spécifique? Comment maintenir une activité professionnelle qui réponde aux motivations qui ont fondé la création de l’entreprise (durabilité) ?  

« Refuges d’Art » est une proposition de l’artiste Andy Goldsworthy à la réserve géologique et au musée Gassendi. Le musée Gassendi assure l’ingénierie culturelle du projet « Refuges d’Art » et la réserve géologique de Haute Provence la gestion financière. Pour gérer ensemble les propositions d’art contemporain, le musée et la réserve ont créé le Centre d’Art Informel de Recherche sur la Nature – le CAIRN. Le musée Gassendi, Musée de France, accueille en moyenne 10.000 visiteurs par an et 3.000 scolaires, sa surface est de 2.000 m2, son budget annuel est de 1,4 millions d’euros et il a 10 salariés. « Refuges d’Art » représentera à terme un accroissement de sa surface d’exposition permanente équivalent à un sixième de celle actuelle. Une surface culturelle supplémentaire en milieu rural, conformément aux objectifs de l’Etat pour les années à venir[2].

  • Indicateur COOPERATIF N°1.1  – Efficacité[3]Cette coopération public privé est-elle performante pour le musée ?
Chapelle Sainte Madeleine 25 m2
Ferme de Belon 47 m2
Thermes 15 m2
Col de l’Escuchière 36 m2
Le vieil Esclandon 120 m2
River of earth (au Musée) 50 m2
Total hors musée 243 m2
Musée Gassendi 2000 m2

Ce « musée ré inventé » cherche à être en prise directe avec son territoire notamment en faisant cohabiter d’une manière revendiquée comme « non conventionnelle » les collections d’origine du musée – beaux-arts et sciences – et des œuvres d’art contemporain issues de la politique de résidence artistique mise en œuvre au sein du CAIRN. Nadine Gomez-Passamar, conservatrice du musée Gassendi dirige et met en œuvre l’ingénierie culturelle du projet « Refuges d’Art ». Elle est impliquée dans le projet depuis son origine et continue aujourd’hui d’en assurer le développement. Elle est directrice artistique du CAIRN.

Commencé en 2001, le projet constituera à terme un itinéraire pédestre de 150 kilomètres et comprenant 10 œuvres de l’artiste. Les bâtis peuvent accueillir des personnes pour une halte, parfois une nuit. Les œuvres, dons faits à la ville de Digne-Les-Bains par l’artiste en 2006, sont les premiers « hors les murs » à être acceptés par la commission des  Musées de France. Chaque bâti est de propriété publique – Communes, ONF – et chaque œuvre fait partie de la collection permanente du Musée Gassendi.

Monsieur Brovelli participe au processus collectif de réalisation. Il est agréé par la réserve géologique de Haute Provence et habilité par le musée Gassendi.  Il a participé à la définition de l’itinéraire en accompagnant certaines marches de reconnaissance avec l’artiste, le personnel du musée et de la réserve.

Cette démarche ouverte et collective est un facteur de développement durable. Conformément aux recommandations du Conseil de l’Europe en matière de patrimoine culturel et de développement durable, elle promeut une approche intégrée des politiques relatives à la diversité culturelle, biologique, géologique et paysagère et favorise un équilibre entre ces composantes[4]. Le Conseil de l’Europe encourage la participation de chacun au processus d’identification, d’étude, d’interprétation, de protection, de conservation et de présentation du patrimoine culturel. Ce projet pourrait être le support d’un indicateur de « diversité partenarial » permettant de mesurer le degré de cohésion territoriale du projet.

L’AFNOR[5] propose divers degrés possibles de participation en ce sens qui vont de la simple information à la participation effective. Le Conseil de l’Europe ajoute la reconnaissance d’un droit au patrimoine associant chacun à la gouvernance du développement durable.

Les quatre composantes du développement durable – culture, environnement, économie et social – sont associées via le projet. Leur degré d’implication évolue avec le temps.

  • Indicateur COOPERATIF N°2 : – Gouvernance démocratique[6] Cette coopération public privé contribue-t-elle à inscrire ce territoire alpin dans le  développement durable ?
Dominante Partenaires Niveau d’implication
Dimension Economique Jean-Pierre Brovelli Consulté : conception du parcoursValorisé : proposition de séjour. Habilitation Musée et agrément Réserve.
Dimension Culturelle Musée Gassendi Associé : convention CAIRN
Dimension Ecologique Réserve géologique Associé : convention CAIRN
Dimension citoyenne Communes Informé : Rapport de l’agence régionale du patrimoineAssocié : propriétaire de sites

Aujourd’hui cet itinéraire pédestre prévu pour 12 jours fait partie des offres commerciales de Jean-Pierre Brovelli. Il prévoit en 2008 d’accompagner une soixantaine de personnes sur ce parcours par groupe de 8 personnes.  Si la retombée économique reste importante, elle ne représente pas son intérêt principal. La plus value économique repose davantage sur le fait de trouver une clientèle avec qui partager « l’Art de marcher ». La réalisation de l’itinéraire « Refuges d’Art » reste limitée : elle est physiquement et mentalement éprouvante pour un accompagnateur. Par contre, le fait d’offrir ce parcours permet de rendre visible son positionnement sur « l’Art de marcher ». La recherche d’information via internet en lien avec le projet « Refuges d’Art » (artiste, projet, CAIRN) génère deux demandes de renseignement journalière sur son site professionnel. Ces personnes sont parfois de potentiels clients pour d’autres offres proposées. Et ceux qui ont réalisé le parcours restent en lien durablement avec lui.

Ce renforcement de la visibilité du positionnement renforce la durabilité du projet d’entreprise. Les motivations entreprenariales de Jean-Pierre Brovelli structurent l’offre de séjour alliant culture, nature et itinérance. Le fait de pouvoir trouver « un marché » qui soit en cohérence avec ces motivations était un pari audacieux dont la réussite se voit ici renforcée. A cinquante ans et après un parcours professionnel diversifié, cet engagement économique est davantage l’aboutissement d’un projet personnel que la recherche d’une activité aussi rémunératrice soit-elle.

  •  Indicateur COOPERATIF N°3.1 – valorisation économique [7] Cette coopération public privé est-elle performante pour Jean Pierre Brovelli ?
Problématique Plus value patrimoine.
Rendre visible un positionnement sur « l’art de marcher » alliant culture, nature et itinérance. 2 demandes d’information journalière via internet liées à « Refuges d’Art ».
Trouver un « marché » en cohérence avec les motivations entrepreuneuriales. Développement d’une offre et repérage d’une demande en cohérence avec les motivations entrepreuneuriales.

 Œuvre d’art contemporain accessible en pleine nature, « Refuges d’Art » est un vecteur de développement durable pour la montagne. Fin 2007, la commune de Digne-Les-Bains a commandé une étude sur les retombées économiques et sociales du projet à l’Agence régionale du patrimoine P.A.C.A.  A mi parcours, il s’agissait de produire des données sur les impacts générés par le projet au regard de ses coûts de mise en oeuvre.

Ce travail important d’étude réalisé durant l’été 2007 permet d’avoir une première mesure de l’impact économique et social de « Refuges d’Art » en Haute Provence. Il représente 4,7 % de touristes en plus au Pays dignois – qu’ils viennent spécialement pour la découverte des oeuvres d’Andy Goldsworthy et/ou les oeuvres d’art contemporain -, soit plus de 30.000 nuitées annuelles, une consommation touristique évaluée à 1,6 million d’euros par an et 131 emplois dans le Pays Dignois. Impact qu’il faut mettre au regard d’un investissement de l’ordre d’environ 90.000 euros par an, hors participation du personnel du musée et de la réserve – 7 postes sont directement impliqués. Ce taux de retour sur investissement est conséquent et semble durable.

  •  Indicateur COOPERATIF N°3.2 – valorisation économique – Cette coopération public privé contribue-t-elle au développement économique de ce territoire alpin ?
Résultats étude agence régional du patrimoine P.A.C.A. Personnes venues pour la découverte des oeuvres d’Andy Goldsworthy et/ou les oeuvres d’art contemporain
% des touristes du Pays dignois 4,7%
Nombre de nuitées annuelles 31 025
Consommation touristique 1,6 millions d’euros
Nombre d’emplois dans le Pays dignois 131 emplois
Coût moyen annuel direct du projet 90 000 euros (hors personnel musée et réserve)
Taux de retour sur investissement Estimé à 17 fois supérieur à l’investissement annuel

L’Agence régionale du patrimoine prévoit une croissance à minima de 8,8% de la fréquentation annuelle, bien au delà de l’objectif de 1,9% fixé pour les arts plastiques sur l’ensemble du territoire par l’Etat [8]. Soit d’ici 5 ans, 8.000 visiteurs à minima, non loin des 10.000 visiteurs actuels du musée Gassendi, première étape du parcours. Soit une plus value culturelle significative pour un territoire rural : Digne-les-bains, préfecture départementale, compte 18.000 habitants intra muros, 30.000 au niveau du Pays[9].

  •  Indicateur COOPERATIF N°1.2  – Efficacité – Cette coopération public privé est-elle performante pour le musée ?
Nombre de personnes
Découverte des oeuvres d’Andy Goldsworthy et/ou les oeuvres d’art contemporain 5 5008 000 au terme du projet dans 5 ans (estimation)
Musée Gassendi 10 000  (moyenne)
Taux de croissance annuel de la fréquentation + 8,5%  (minima, étude Agence régionale du patrimoine)
LOLF, Mission Culture, Création, Objectif n° 3 + 1,9%  (moyenne par an d’ici 2010)

 Toute la difficulté réside dans le fait que cette valorisation économique reste bénéfique pour le Pays Dignois et ne se fasse pas au détriment de l’esprit du projet. Il s’agit d’inventer les modalités d’accès adaptées à son originalité. Modalités que le musée avait prévu de développer une fois le projet arrivé à terme et relayé auprès du grand public, c’est à dire au mieux dans 5 ans. La notoriété croissante de l’artiste au niveau international, la parution d’articles dans la presse nationale – Télérama, Alpes Magazine -, l’usage déjà effectif par des acteurs locaux dans le cadre de leur activité – guide de randonnée, office du tourisme – font que les refuges d’art sont déjà fréquentés.

Comme l’étude de l’Agence régionale du patrimoine l’a confirmé, il n’existe pas un seul « canal » qui mène à découvrir « Refuges d’Art » : internet, bouche-à-oreille, médias. L’ensemble des actions de communication et d’information ne peut être ni mené, ni auto financé : topo-guide, fiche d’accès, revue de presse, livre, site internet, audio guide, etc. Pour exemple, l’IGN a estimé à 50.000 euros le coût de réalisation d’une carte spécifique au parcours «  Refuges d’Art ». Budget relativement important au regard des 150.000 euros nécessaires en moyenne par refuge.

Aujourd’hui, le Musée Gassendi co-construit des modalités d’information et de communication avec des partenaires locaux. Ces co-productions sont aussi multiples que les modalités d’accès possibles : une salle dédiée au Musée en collaboration avec l’artiste, un livre topo-guide édité par les Edition Fage, la formation d’un nouvel accompagnateur par Jean-Pierre Brovelli et la proposition d’une dizaine de séjours de randonnée.

Sur l’ensemble de ces actions, le musée Gassendi finance 30% des coûts de mise en œuvre, le reste étant pris en charge par les partenaires[10].

D’autres projets co-produits sont en cours comme une revue de presse avec l’Agence de développement des Alpes-de-Haute-Provence ou celui porté par l’office du tourisme sur la création d’un audio guide ou encore celui de faire appel à une association de porteurs pour rendre accessibles les refuges à des personnes à mobilité réduite. Les sites Internet – celui des refuges, du musée, de la réserve et de Jean-Pierre Brovelli,  premier en terme de consultation – vont permettre de télécharger les fiches d’accès réalisées par le musée ou orienter vers l’ouvrage des éditions Fage.

La fréquentation du public va augmenter – prévisions de 8.000 visiteurs à minima d’ici 5 ans -, les sources d’information aussi (6 nouveaux supports prévus en 2008) et l’offre touristique va gagner en qualité et en attractivité. Et ce avec une maîtrise du budget puisque, même si l’ensemble des coûts est difficilement évaluable avec précision, la contribution des partenaires du projet peut être estimée à hauteur des deux tiers du coût total, ce qui est plus que les 48% de ressources propres que vise l’état d’ici 2010 pour les musées.

  •  Indicateur COOPERATIF N°3 : – Efficience [11] – Dans un contexte de maîtrise de la dépense publique, contribue-t-elle à  trouver les ressources nécessaires pour qualifier l’accessibilité d’œuvres en accès libre?

 

Contribution au financement de la fonction d’accessibilité 2008
Musée Gassendi 30%
Jean-Pierre Brovelli 23%
Edition Fage 47%
Indicateur LOLF : part ressources propresObjectif en 2006 pour les musées de FranceProgression d’ici 2010  43%+5%

 

 Action Partenaire Réalisation Coût
Espace d’information Musée Gassendi Equipement d’une nouvelle salle  15 000  € 30%
Topo Guide Fage Edition Réalisation (22% PVTTC)  16 500  € 47%
3000 ouvrages vendus à 25 euros TTC Diffusion distribution de la moitié (18% PVTTC)  6 750  €
Qualification nouvel accompagnateur Jean-Pierre Réalisation d’un parcours formation (10 jours)  1 600  € 23%
Animation site internet (demande information)  Brovelli Mise à jour annuelle, suivi (1 jour/mois)  1 600  €
Accompagnement de groupe 9 séjours proposés (50 jours)  8 000  €
 49 450  €

La régulation des rapports entre ces différents acteurs du projet repose sur un rapport de confiance, et dans une moindre mesure de manière conventionnée (communes, prestataires : guide, hébergeurs, etc). Les œuvres font partie des collections du musée, le bâti est propriété communale ou de l’ONF, et la réserve géologique de Haute Provence, association Loi 1901, assure la gestion de ces domaines.

Si cette situation favorise une liberté d’action pour chacun des membres, elle dépend fortement des personnalités qui animent le projet. Le poids économique croissant de « Refuges d’Art » dans l’économie locale, l’augmentation de la fréquentation, la création de nouveaux refuges ou l’arrivée de nouveaux acteurs (Office du tourisme, accompagnateurs) risque de fragiliser cet équilibre. Elle soulève un certain nombre de nouvelles questions importantes au vu de l’état d’avancement du projet :

Comment trouver un cadre de régulation adapté à une coopération public privé multiforme ? Comment garder un processus ouvert sans perdre l’esprit du projet ? Comment ne pas figer la situation ? Quelles seraient, en cas de litige, les modalités de régulation actuelles ?

Sources complémentaires :

  • Site du musée Gassendi : http://www.musee-gassendi.org/
  • Site de la réserve géologique de Haute Provence : http://www.resgeol04.org/
  • Site de Jean-Pierre Brovelli : http://www.etoile-rando.com/
  • Site « Refuges d’Art » : http://www.refugesart.fr/
  • Site de l’Agence régionale du patrimoine : http://www.patrimoine-paca.com/
  • Site du Conseil de l’Europe : http://www.coe.int/
  • Site de la LOLF : http://www.performance-publique.gouv.fr/

Source du diagnostic

Ce diagnostic a été réalisé principalement à partir des éléments suivants :

  • 1 entretien avec Nadine Gomez-Passamar, conservateur du Musée Gassendi et Jean-Pierre Brovelli, guide de randonnée ;
    • Document de présentation du projet CAIRN ;
    • Recherche Internet sur les sites associés à la promotion du CAIRN ;
    • L’étude sur l’impact économique du CAIRN réalisée par l’agence régionale du patrimoine – 2007 ;
    • Les documents de la LOLF concernant les indicateurs de performances ;
    • La convention cadre dite « de Faro » du Conseil de l’Europe.

 


[1] Les 200 000 hectares de la réserve géologique de Haute Provence en font la plus grande d’Europe.

[2] La LOLF, mission Culture, prévoit de mesurer la part des m2 supplémentaires construits en zone rural par rapport au nombre total de m2 construits dans l’année. L’indicateur concerne actuellement seulement les bibliothèques.

[3] Cet indicateur vise à mesurer l’efficacité de la coopération suivant un indicateur identifié au sein de ceux de la LOLF. C’est-à-dire la capacité d’une administration à atteindre les objectifs correspondant à ses missions. L’objectif se s’appuyer sur un indicateur LOLF est de pouvoir comparer l’efficacité du processus coopératif au regard d’autres expériences et à la cible que s’est fixée l’Etat pour les années à venir.

[4]Convention cadre du Conseil de l’Europe dite «  de Faro », article 8 – Environnement, patrimoine et qualité de la vie

[5] L’association française de normalisation – AFNOR – a édité en 2006 la SD 21000 appliquée aux collectivités territoriales – Guide pour la prise en compte des enjeux du développement durable dans la stratégie et le management des collectivités territoriales.

[6] Cet indicateur vise à mesurer l’implication des membres de la société sur les questions se rattachant au patrimoine. Il s’agit d’une proposition d’un nouvel indicateur possible.

[7] Cet indicateur mesure l’impact du patrimoine sur l’activité économique de l’entreprise, voire du territoire. Le rapport sur « L’économie de l’immatériel. La croissance de demain » (ministère des finances, 2006) a préconisé de s’intéresser aux bénéfices à tirer de l’exploitation « de notre histoire, de notre géographie ou de nos territoires ». Et qui a donné à la création en avril 2007 de l’Agence du Patrimoine Immatériel de l’État (APIE). Il s’agit de pouvoir estimer et comparer l’impact d’une valorisation partagée du patrimoine.

[8] LOLF, Mission Culture, Création, Objectif n° 3

[9] Précisions méthodologiques : Sources de données : L’étude réalisée par l’Agence régionale du patrimoine, données 2003 sur le tourisme en Pays Dignois, source site Pays Dignois. Mode de calcul de l’indicateur : L’étude de l’agence régionale du patrimoine n’a pas donné, faute de sources existantes, d’estimation en nombre de personnes qui viennent spécialement pour la découverte des oeuvres d’Andy Goldsworthy et/ou les oeuvres d’art contemporain. Il est possible d’avoir une première estimation à partir de la durée moyenne du séjour estimée à 5,6 journées par le Pays Dignois et des 31 025 nuitées calculées par l’Agence régionale du patrimoine. L’estimation est alors de 5 460 personnes. La seule donnée existante est les «  2 491 visiteurs sur 3 refuges » du comptage effectué à l’été 2007 (4 mois) par la réserve géologique de Haute Provence. 

[10] Précisions méthodologiques : Sources de données : les données ont été recueillies au cours de l’entretien avec Nadine Gomez-Passamar et Jean-Pierre Brovelli. Mode de calcul de l’indicateur :  Concernant la nouvelle  salle au musée Gassendi, seuls les coûts directs sont pris en compte. Le coût de fabrication du livre est calculé à partir de la répartition des coûts moyens par rapport au prix public de vente TTC (syndicat national des éditeurs – SNE : fabrication 11%, auteur 11%). L’édition est prévue sur un tirage de 3000 exemplaires vendus à 25 euros prix public (PVTTC). Fage édition va assurer la diffusion distribution de 1500 exemplaires, l’autre moitié étant vendue directement par le Musée. Ce coûtde diffusion distribution  est estimé à 18% du PVTTC (moyenne SNE). Le calcul des coûts pris en charge par Jean-Pierre Brovelli se base sur un coût journée de 160 euros. La mise à jour du site et la réponse aux demandes parfois techniques représentent un jour par mois (soit 10 journées par an). Le coût de formation d’un second accompagnateur est estimé sur le nombre de journée nécessaire (réaliser la totalité du parcours, soit 10 journées). Et 9 séjours sont proposés en 2008 pour une durée totale de 50 jours.

[11] Cet indicateur vise à mesurer l’efficience de la coopération suivant un indicateur identifié au sein de ceux de la LOLF. C’est-à-dire de mettre en regard les moyens déployés et les résultats fixés (rapport qualité/prix). L’objectif de s’appuyer sur un indicateur LOLF est de pouvoir comparer l’efficience de processus coopératif avec d’autres expériences et avec la cible que s’est fixé l’Etat pour les années à venir.

 

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